lundi 16 mai 2011

Une semaine pour mieux protéger la nature


Les parcs et réserves naturelles, où la biodiversité s'épanouit, s'ouvrent exceptionnellement au public. Mais près de la moitié de la flore régionale est en danger. Comment agir ?
« Cette semaine est l'occasion de voir la nature préservée près de chez soi », explique Sophie Bringuy, conseillère régionale. Ce temps fort de découverte, soutenu par la Région des Pays de la Loire, s'appuie sur le riche réseau associatif. Et en particulier les naturalistes. Franck Herbrecht, biologiste et entomologue au Groupe d'études des invertébrés armoricains pense « que chacun peut agir » pour éviter l'appauvrissement des milieux. Et il y a urgence : « 44 % de la flore ligérienne est en situation précaire. »


La prise de conscience environnementale grandit. Les collectivités publiques agissent dans le bon sens, lorsqu'elles renoncent aux désherbants sélectifs et tondent moins. Un gazon rustique où poussent des pissenlits n'est pas une tare et encore moins synonyme de négligence : « Un espace moins fauché n'est pas un espace non géré, abandonné », prévient Simon Sandoval, spécialiste des jardins naturels au sein de l'association Ecopôle.

Un enclos public de 10 m2, près de l'hôtel de Région, à Nantes, n'est pas fauché depuis des années. Exprès. « C'est un refuge merveilleux pour les insectes et les oiseaux, leurs prédateurs. » On y trouve des ombellifères, des fleurs en grappes qui sont d'excellents sites de nourrissage où se côtoient des pucerons, coccinelles, sauterelles... « L'uniformisation des milieux est une source du déclin de la biodiversité », rappelle Franck Herbrecht. D'où la nécessité d'avoir une mosaïque d'habitats différents.

Des milliers de grenouilles coassent

Et chez soi, dans son jardin, comment être utile à la nature ? Il faut d'abord ne pas rêver d'une pelouse sans mauvaises herbes. Et se méfier de la beauté vénéneuse du gazon anglais, souvent obtenu à coups d'herbicides sélectifs. « Un gramme de pesticide peut polluer 10 km de fossé », fait remarquer Simon Sandoval. À éviter, aussi, une coupe trop rase de la pelouse. Et choisir des espèces autochtones. Planter des plantes aromatiques et des arbres fruitiers est une bonne idée. Ils donneront des fruits savoureux et attireront papillons, insectes pollinisateurs, oiseaux...

« Dans l'espace public urbain, il est important d'aménager des corridors écologiques », souligne encore Franck Herbrecht. Pour que les espèces puissent se déplacer de milieu en milieu : « Un hérisson a besoin de plusieurs dizaines d'hectares pour vivre et se reproduire. » Enfin, dans la nature, regardez mais cueillez peu ou pas du tout. Et surtout ne déterrez pas, en particulier les fleurs rares, telle la tulipe sauvage.

La nature est belle lorsqu'elle est diverse. C'est le cas de cet ancien bras de la Loire, naturellement transformé en vaste mare, qui se trouve tout près de l'hôtel de Région. Là, des milliers de grenouilles coassent, une coccinelle savoure un puceron, des libellules tournoient au ras de l'eau. La vie vibre, féconde, intense. À chacun de nous de la préserver...

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