dimanche 5 juin 2011

Agenda 21 : un rendez-vous qui n'attend pas !


C’est en 1992, lors du Sommet de la terre à Rio, qu’est né ce programme en forme de prospective pour le XXIe siècle. L'Agenda 21 rassemble des recommandations concrètes inspirées du développement durable. Parce qu’il ne faut pas attendre des siècles pour se mobiliser autour de la cause planétaire…


C’est une vision globale qui dicte la définition de l'Agenda 21, dont le programme repose sur trois piliers fondateurs : l'économie, le développement social et l'utilisation économe des ressources naturelles. En France, sa version locale est appliquée quant à elle aux collectivités territoriales et recommande à celles-ci d' « instaurer un dialogue avec les habitants, les organisations locales et les entreprises privées afin d'adopter un programme Action 21 à l'échelon de la collectivité ».



Un progrès de civilisation
Le texte adopté par cent quatre-vingt-treize chefs d’État marque un tournant dans la philosophie contemporaine : en combinant des concepts naguère séparés, il souligne une interdépendance inexorable. L'économie, l'environnement, la pauvreté, la parité homme-femme, la santé, les rapports Nord-Sud : tout est lié. Une approche multidisciplinaire des problèmes à résoudre sert de fil conducteur. Les domaines de réflexion sont variés : la pauvreté, la santé, le logement, la pollution de l'air, la gestion des mers, des forêts et des montagnes, les ressources en eau, l’assainissement et l’élimination des déchets. Des notions fondamentales des plus importantes et des plus originales ont émergé. Le critère économique (PIB) n'est plus l'indice phare de développement. La solidarité entre les générations ou entre pays développés et émergents est mise en avant.

À l’échelle du territoire
La réflexion a également été portée sur la participation et l’implication des citoyens dans les processus de décision. L'un des chapitres de l’Agenda 21 de Rio appelle à mettre en place un programme à l’échelon d’une collectivité territoriale, à partir d’un mécanisme de consultation de la population. C’est l’acte de fondation de l’Agenda 21 local, une transposition au niveau territorial des recommandations internationales. La législation française a évolué pour doter les collectivités, devenues '« maîtres d'ouvrage' », d’outils favorisant, au plan local, une politique de développement durable dans le sens des orientations de Rio. Les entreprises privées ou publiques peuvent adopter ces mesures, déclinées en interne. Mais ce n’est pas la seule compétence environnementale qui mène les démarches : le développement durable se nourrit de solidarité, d’efficacité économique et de coopération. C’est ainsi qu’il s’humanise, prend corps et suscite l’adhésion des habitants.



Les phases de mise en place
Le premier volet établit un diagnostic des besoins, à l'aide d'une grille de sept cents critères, en lien avec les prérogatives du ministère de l'Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement. Cet inventaire permet d'identifier les forces et les faiblesses et de définir les domaines dans lesquels des actions pourront être envisagées. Une réunion publique d'information clôture cette phase d’initiation. Ce moment est crucial : la motivation de la population est la pièce maîtresse de ce projet d’envergure. La mobilisation de chacun est nécessaire. La deuxième étape consiste à élaborer un cahier des charges pour le groupe composé d'élus et de membres de la société civile : le comité de pilotage. Ses actions sont adoptées par les instances adéquates : conseil municipal, régional… Dans le cas de projets portés par des communes, le label « Notre village terre d’avenir » valide les propositions. Afin de conserver sa labellisation, la collectivité doit veiller, pendant les trois années suivantes, à maintenir ses efforts et à poursuivre les réunions du comité de pilotage. Au terme de cette période, un audit renouvelle (ou non) le label. Les indicateurs sont par exemple : la consommation totale d'eau des bâtiments publics, la biodiversité, les déchets, l'encouragement des circuits courts, la cohésion sociale et la solidarité. Tous ces thèmes reflètent l’enjeu profond de l’Agenda 21 : un engagement citoyen.

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